Références clients - Supervision de l'eau potable à Rouen

Supervision de l'eau potable à Rouen

Environnement

Suite au transfert de la compétence eau à la communauté de l’agglomération rouennaise le 1er janvier 2005, la direction de l’eau, créée pour l’occasion, a dû prendre en charge l’alimentation en eau potable de 45 communes en harmonisant des modes de gestion très disparates. Un challenge qui n’a pu être mené à bien que grâce au recours à une application qui illustre bien ce que peut apporter la supervision aux métiers de l’eau et de l’assainissement.

Client final
Partenaire intégrateur
Localisation
Rouen, France

Press Release : L'eau, L'Industrie, Les Nuisances n° 316 - Solutions techniques
 

La communauté de l’agglomération Rouennaise, constituée de 45 communes, produit, traite et distribue l’eau potable depuis le 1er janvier 2005 pour 400.000 habitants. Elle dispose également d’une compétence assainissement pour la totalité du système de collecte, de transport et d’épuration des eaux usées ainsi que pour l’élimination des boues.
Avant cette date, pas moins de 17 structures communales ou intercommunales assuraient l’alimentation en eau potable des 400.000 habitants de l’agglomération : en gestion directe (régie) pour 40% des volumes distribués ou dans le cadre de délégations de services publics pour les 60% restants.

Après dissolution de ces structures et transfert de l’ensemble des contrats, notamment des contrats de délégations de services publics existants, la direction de l’eau de la communauté de l’agglomération Rouennaise a procédé à une harmonisation de ceux-ci en substituant notamment aux DSP des contrats d’exploitations qui font qu’aujourd’hui, l’eau potable est gérée sur le district de l’agglomération par trois exploitants : la régie publique qui représente l’agglomération, Veolia Eau pour plusieurs contrats d’exploitation et la direction de l’eau de l’agglomération.

Une répartition des compétences assez complexe donc, qui nécessitait pour la direction de l’eau, maître d’ouvrage sur la totalité des équipements de l’agglomération, de s’équiper d’un outil de supervision capable d’intégrer en une application unique l’ensemble des ouvrages de gestion de l’eau implantés sur son territoire.

 

Une application unique intégrant l’ensemble des ouvrages

Willy Boiné dirige le Service exploitation et production de la direction de l’eau de la communauté de l’agglomération Rouennaise, un service qui compte plus de 120 agents. Il explique : « Au moment de la prise de compétence eau, l’agglomération ne pouvait compter que sur une gestion centralisée réalisée en 1991 avec le logiciel de supervision Industar. Cette application nous permettait de rapatrier un certain nombre d’informations essentielles, de les visualiser, mais pas de piloter les ouvrages à distance. De plus, et compte tenu de son ancienneté, aucun intervenant sur le marché n’était plus en mesure de la faire évoluer». Un état de fait rédhibitoire au moment où l’agglomération doit reprendre de nombreuses compétences et intégrer l’ensemble des ouvrages implantés sur son nouveau périmètre d’exploitation. « Dans un premier temps, nous avons dû mettre en place pour les nouveaux ouvrages un système d’astreinte parallèle à l’application principale, mais cette solution était compliquée à gérer » précise Willy Boiné. « Les équipements de télégestion eux-mêmes étaient devenus obsolètes, il y avait donc urgence à réagir ».
Dès 2005, Willy Boiné et son équipe décident de s’équiper d’un nouvel applicatif capable de répondre aux enjeux auxquels ils sont confrontés. Le parti est pris de prendre en charge l’intégralité de la constitution du dossier en interne : état de l’existant, définition des besoins, rédaction du cahier des charges et montage du dossier d’appel d’offres. « Dans tout ce que nous avons essayé de décrire, explique Willy Boiné, transparaissait l’idée de se doter d’un outil souple, simple à utiliser et évolutif ».

 

Un outil souple, simple à utiliser et évolutif

Au début de l’année 2006, l’appel d’offres est lancé. Il consiste en un remplacement intégral de tous les équipements de télégestion et l’acquisition d’un système de supervision capable d’intégrer sur une application unique trois usines de traitement d’eau potable, une vingtaine de réservoirs et une dizaine de stations de surpression. Le profil et les fonctionnalités de l’application souhaitée sont décrits site par site et poste par poste dans leurs moindres détails par Willy Boiné et son équipe : « Nous avons mis un soin particulier à décrire avec beaucoup de précision le résultat auquel nous souhaitions aboutir dans toutes ses dimensions sans toutefois rien imposer au niveau des outils à mettre en œuvre pour y parvenir ».
Deux points font toutefois l’objet d’une mention particulière. Le premier concerne l’accent mis sur l’évolutivité de l’outil qui devra pouvoir faire face à d’éventuelles modifications de périmètre : « Nous souhaitions anticiper la création prochaine d’une communauté urbaine à Rouen ainsi que l’arrivée à échéance en 2010 de plusieurs contrats d’exploitation » souligne Willy Boiné. Autre spécificité, l’attention accordée aux qualités techniques du dossier : « En règle générale, les marchés publics prennent en compte le prix à hauteur de 70 % et la technicité à hauteur de 30 %. Nous sommes parvenus à inverser cet usage pour noter la technicité à hauteur de 60 % dans ce dossier ». Sur les 11 entreprises qui répondront à l’appel d’offres, c’est Norealp, l’une des filiales informatique industrielle du Groupe Legris Industries, qui l’emporte. Budget de l’opération : 320.000 euros.
Comme l’ensemble des autres soumissionnaires, Norealp préconise le superviseur TOPKAPI de la société AREAL, un outil adapté aux métiers de la gestion de l’eau.

 

TOPKAPI : un outil adapté aux métiers de la gestion de l’eau

Yves Vanhoye de la société Norealp, a suivi le dossier dans ses phases techniques mais aussi commerciales. Il explique : « Même si d’autres produits disponibles sur le marché auraient pu convenir pour cette application, tout a plaidé en faveur de TOPKAPI d’AREAL  : de l’état de l’existant qui méritait d’être conservé jusqu’aux nombreuses fonctionnalités souhaitées par l’exploitant qui sont natives sur ce produit véritablement conçu pour les applications « eau ». Le choix d’un autre superviseur aurait nécessité de nombreux développements qui ne sont pas nécessaires sur TOPKAPI ».


L'architecture retenue repose sur 6 postes de supervision interconnectés entre eux via le réseau interne de la Direction de l'eau.
Chaque poste serveur dispose de sa propre application locale et peut se comporter en poste client vis à vis des autres serveurs afin de piloter l'ensemble de l'installation en fonction de ses droits d'utilisation. 1 poste client fixe et des postes clients en licence flottante permettent de consulter l'application sur des postes mobiles. Quant à l’existant, à savoir les trois serveurs locaux TOPKAPI qui étaient déjà implantés sur les usines de traitement de l’eau potables, ils sont conservés et intégrés à l’application. Côté télégestion, l’ensemble des équipements ont été remplacés par du matériel Sofrel : 26 postes S550, 6 Cellbox et 2 Linebox. « Ces équipements se sont imposés naturellement pour deux raisons, explique Yves Vanhoye : ils s’intègrent parfaitement à l’architecture TOPKAPI et ils sont les seuls à répondre de façon native aux impératifs de l’exploitant qui souhaitait que tous les postes locaux de télégestion locaux soient dotés d’une possibilité de visualisation par un affichage local ». Le choix des outils et des matériels effectués, le développement commence.
Au total près de 3.800 heures d’études seront nécessaires pour bâtir l’ensemble de l’application.

 

3.800 heures de développement

« Sur ce type de projet, la phase de démarrage est la plus importante, explique Yves Vanhove. Dès que l’on a su que nous étions attributaire du marché, nous avons aussitôt décidé d’organiser une réunion technique avec les ingénieurs d’AREAL ».
La réunion durera plusieurs jours et permettra de défricher le terrain en levant une à une les difficultés et en bâtissant une architecture entièrement conforme aux souhaits de l’exploitant. 14 mois plus tard, le système est opérationnel. Il permet, outre une gestion précise des alarmes et la centralisation de l’ensemble des astreintes sur le poste de gestion centralisée, un fonctionnement optimum de tous les sites gérés par la direction de l’eau. L'acquisition des données peut se faire via des protocoles SMS : le poste local envoie à la supervision un SMS contenant les informations souhaitées qui sont décryptées et intégrées dans TOPKAPI. Pour ne pas perdre d'informations, les données sont horodatées à la source. Chaque matin, l’ensemble des informations recueillies sont consolidées sous la forme de bilans au niveau du poste de gestion centralisé.


« Quotidiennement entre 5 et 7 heures du matin, TOPKAPI met à jour toutes les données quantitatives mais aussi qualitatives que nous avons définies. Un fichier Excel est ensuite automatiquement généré qu’il suffit de transmettre à la DDASS, souligne Willy Boiné. C’est un gain de temps considérable. C’est aussi plus de fiabilité dans la mesure ou toute erreur de transcription est désormais impossible ». A partir d’un poste TOPKAPI, un exploitant peut créer ou modifier l’application sans formation spécifique, aussi bien les courbes que les synoptiques ou encore la fonction « Bilans », native sur TOPKAPI. Une caractéristique très appréciée des équipes de Willy Boiné qui n’ont pas tardé à s’approprier l’outil et qui l’apprécient autant pour sa convivialité que pour sa simplicité : « consultation, surveillance, changement d’un paramètre, d’un point de consigne, tout s’effectue avec une facilité déconcertante en quelques clics » souligne Willy Boiné


L’aspect sécurité n’a pas pour autant été négligé par les équipes de Norealp. Côté communication, l’ensemble des liaisons ADSL sont secourues par des liaisons RTC et dans certains cas GSM pour l'acquisition des données sur les postes locaux de télégestion. Aujourd’hui, l’application est pleinement opérationnelle. « Nous avons la main sur la totalité des sites de la régie, sans exception » se félicite Willy Boiné. « Elle nous permet également de consulter les bilans de certains ouvrages situés en dehors de notre périmètre avec lesquels nous avons des interconnexions hydrauliques. Ces informations sont précieuses, en terme d’exploitation c’est un « plus » important ».


Et pourtant, à peine achevée, l’application est déjà appelée à évoluer. « Nous travaillons actuellement sur un grand projet de schéma directeur qui doit définir nos investissements pour les 20 prochaines années, explique Willy Boiné. Pour des raisons historiques, les ouvrages de gestion de l’eau n’ont pas toujours été créés en fonction de critères purement hydrauliques ni géographiques avec des altimétries adaptées mais plutôt en fonction des territoires des communes qui les géraient. Tout ceci doit donc être progressivement corrigé pour être optimisé. Ces actions commenceront dès l’an prochain par la mise en place d’une démarche de sectorisation de notre réseau qui sera bien sûr intégrée à l’application ». Une première raison de se féliciter d’avoir misé sur l’évolutivité …