Transition hydrique : la supervision un outil indispensable
La gestion de l’eau est l'un des enjeux environnementaux les plus sensibles qui existe aujourd’hui. D’après l’ONU, la pénurie d’eau - ponctuelle ou totale - affecte plus de 40 % de la population mondiale et ce chiffre devrait augmenter dans les années à venir. Dans ce contexte, comment les villes peuvent-elles s’organiser en abordant une transition hydrique ?
La gestion des ressources en eau est l’un des enjeux fondamentaux de la ville de demain. Les prédictions sont unanimes, la stress hydrique s’accentuera dans les années à venir. Si les prélèvements d’eau en France ont entamé un déclin encourageant depuis le milieu des années 2000, ils ne doivent pas faire oublier que le changement climatique pèse durablement sur cette ressource essentielle.
Transition hydrique des villes : une nécessité
Eté très secs, pluies abondantes difficilement contrôlables, les villes sont de plus en plus régulièrement confrontées à ces événements. L’étude Explore 2070 prévoit une baisse globale des précipitations comprise entre 16 et 23 % à l’horizon 2046-2065. Alors même que la demande en eau mondiale augmente d’environ 1 % par an et va continuer de croître. Une étude publiée en 2018 dans la revue Nature prévoit que le stress hydrique touchera de 33 à 55 % des métropoles d’ici 30 ans. À Los Angeles (Etats-Unis), Jaipur (Inde) et Dar es Salaam (Tanzanie), les déficits de ressources en eaux de surface devraient dépasser 400 millions de mètres cubes par an. L’urgence et le risque écologique orientent donc les villes vers la recherche de nouvelles solutions à la fois durables et efficaces : optimisation de l'arrosage municipal et collaboration avec les agriculteurs locaux, amélioration de la récupération et la réutilisation des eaux de pluie, chasse au gaspillage, sensibilisation des administrés aux bons comportements ou encore détection de fuites sur les réseaux de distribution.
La détection de fuites, premier levier de la transition hydrique ?
Dans certains pays, les fuites d’eau représentent jusqu’à 40 % de l’eau distribuée. Les pertes liées aux fuites d’eau sont estimées à 958 milliards de m3 par an dans le monde, dont un peu plus d’un milliard de m3 en France. Cela représente environ 20 % des volumes produits qui sont perdus. Les chiffres sont sans ambiguïté : la totalité de l’eau produite en usine n’est quasiment jamais acheminée jusqu’au consommateur. L’une des raisons à cela : les fuites et casses dans les réseaux de distribution. La gestion des pertes d’eau dans les réseaux de distribution se présente donc comme un point prioritaire de la transition hydrique des villes de demain.
Quelles sont les solutions pour améliorer le rendement des réseaux d’eau potable et donc réduire les pertes ? Les nouvelles technologies apportent une réponse, notamment, avec la mise en place de réseaux dits intelligents. En instrumentant les réseaux, il est possible par exemple de collecter des données de débit en différents points stratégiquement disséminés sur celui-ci. L’utilisation d’un outil approprié, tel que Topkapi, plateforme logicielle éditée par AREAL, permet d’analyser automatiquement et en temps réel ces données et de produire des indicateurs immédiatement interprétables pour détecter efficacement les fuites éventuelles. Ainsi, grâce aux données des télé-transmetteurs, il est possible de déceler rapidement des écarts injustifiés entre le volume d’eau qui « rentre » et le volume d’eau qui « sort » du réseau.
Le Cap première ville en détresse hydrique
En 2018, la ville du Cap en Afrique du Sud a dû déclarer l’état d’urgence climatique en raison d’une sécheresse exceptionnelle. Au prix de cinq mois de réduction de la consommation d’eau, la ville a pu lever cet état d’urgence à quelques semaines du jour fatidique où il aurait fallu couper définitivement les robinets à ses 500 000 habitants. Si le compte à rebours a finalement été prolongé, la situation reste préoccupante et des mesures ont été prises. Elles concernent principalement l’usage de l’eau, entre éducation et restriction. Pour faire remonter le niveau des barrages, les agriculteurs des alentours se sont mobilisés en privilégiant l’arrosage de nuit par exemple.